Rapport : Solidarité Montréal-Ottawa avec les peuples du Liban et de Gaza
Rapport préparé par Tadamon! Montréal
Tandis que l’assaut militaire israélien contre le Liban se poursuivait pour une seizième journée consécutive, avec déjà plus de 400 libanais-e-s assassiné-e-s, deux autobus pleins sont descendus à Ottawa jeudi, tranportant des manifestant-e-s désirant y faire entendre leur revendication pour un arrêt immédiat de l’agression israélienne.
Après deux semaines d’envoi de lettres aux autorités et d’actions sans résultat, trois organisations montréalaises – Al Hidaya, Association des jeunes libanais musulmans et Tadamon! – ont lancé un appel à ce que les gens descendent à Ottawa pour livrer un message directement au Ministre des Affaires étrangères, Peter Mackay. Ce dernier a pris publiquement et radicalement position en faveur d’Israël, en défendant et en justifiant les attaques israéliennes contre la population civile.
Des gens qui étaient tout juste rentrés du Liban, qui ont perdu des membres de leur famille, dont les proches continuent de vivre sous les bombes ainsi que des individus outrés face à la destruction et la brutalité engendrée par Israël au Liban et dans la bande de Gaza ont pris l’autobus à Montréal et sont arrivés devant le Ministère des Affaires étrangères vers midi.
Auc côtés d’une forte présence solidaire en provenance de Gatineau et d’Ottawa ainsi que d’une forte présence médiatique, l’équipe des « relations publiques » de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) attendait l’arrivée des autobus.
Une espèce de boîte clôturée avait été installée, pour que les manifestant-e-s y exercent leurs droits démocratiques : de l’autre côté de la rue, loin de l’édifice où les politiques gouvernementales sont élaborées et exécutées, en sécurité derrière les barricades.
Mais tandis que la GRC tentait de diriger les gens dans l’espace désigné pour le rassemblement, ces derniers ont plutôt choisi de former une chaîne humaine directement devant l’édifice, bras liés et en brandissant drapeaux, pancartes et images des morts et de la destruction.
La GRC a décidé de laisser faire et s’est contenté de photographier de façon tout à fait non subtile les participant-e-s. Une tentative – ratée – d’intimidation.
« Arrêtez le massacre, on veut la paix! » a scandé la foule. Des gens ont ensuite spontanément pris la parole pour expliquer pourquoi ils étaient venus, pour parler des atrocités qui se produisaient au Liban et à Gaza, de ce qu’ils et elles ont vu et enduré. Les gens ont dénoncé la destruction du Liban, les crimes du guerre commis, et l’appui canadien à ces crimes ; ils ont formulé leur soutien à la résistance face à l’agression israélienne, ont exigé un cessez-le-feu immédiat et ont lancé un appel à la paix.
« Nous voulons la paix, mais la paix avec la justice! On ne veut pas la « paix » selon Israël, ni celle que nous proposent les États-Unis », a expliqué Ahmad Mustafa, un Palestinien originaire des camps de réfugié-e-s du Liban, dont la famille était en visite au pays lorsque l’État israélien a attaqué. Sécurité, dignité et égalité pour toutes et tous, et non pas une soi-disant paix imposée par la force, impregnée de racisme et modelée selon des objectifs économiques.
Pendant ce temps-là, à Montréal, le Maire Gérald Tremblay livrait un discour lors du « Rassemblement bleu et blanc pour la paix » , organisé par l’association pro-israélienne B’nai Brith. Tandis que le Maire Tremblay prenait un bain de foule au milieu des drapeaux israéliens et qu’il lançait un appel à une paix définie par Israël, le Ministre de la Justice israélien, de son côté, appelait à la continuation des actes de terrorisme contre la population civile du Sud-Liban.
Selon le journal à tendance pro-sioniste Globe and Mail, il aurait encouragé l’armée israélienne à « écraser » les villages dans le Sud-Liban. Le journal britannique Telegraph rapporte qu’il a déclaré que « tout le monde au Sud-Liban est un terroriste lié au Hezbollah ».
Voilà la paix que souhaite Israël: le silence de terres dévastées.
[N.B.: Une journée d’appels sera organisée lundi afin d’exiger que le maire Gérald Tremblay dénonce publiquement l’agression et les crimes de guerres israéliens. Pour plus d’information, visitez http://www.tadamon.ca/index.php/?p=110).
Après les discours, les participant-e-s ont décidé d’amener la manifestation à l’intérieur du Ministère des Affaires étrangères, afin de faire entendre leur voix aux bureaucrates qui prennent des décision en leur nom. Mais des agents de la GRC sont intervenus, afin de « protéger la sécurité de l’édifice ».
Éventuellement, trois personnes ont eu la permission d’entrer pour rencontrer un réprésentant du Ministre. Il s’agit de [Ahmed Hawarneh, de la Coalition contre la déportation des réfugié-e-s palestinien-ne-s], Sawsan Kalache, de Tadamon! Montréal et Wissam Moussa de l’Association des jeunes libanais musulmans.
La délégation s’est entretenue avec un sous-ministre des Affaires étrangères. Deux revendications ont été présentées: que le Canada appelle immédiatement à un cessez-le-feu et que le pays réponde de façon urgente à la crise humanitaire qui sévit au Liban et dans la bande de Gaza. Quand des membres de la délégation lui ont demandé s’il était au courant de la situation au Liban, le sous-ministre a assuré que le personnel des Affaires étrangères était très bien informé.
« Quand viendra le temps des procès de ces gens pour crimes de guerre, cette déclaration ne tombera pas dans l’oubli », a dit Sawsan Kalache aux manifestant-e-s suite à la réunion. « Ils ont admis qu’ils savent ce qu’ils font. »
La délégation a livré un grand sac de lettres écrites par des Montréalais-e-s et amassées par l’Association des étudiants musulmans ainsi qu’une lettre préparée et signée par les participant-e-s du rassemblement, et dont la fin se lit comme suit: « Nous exigeons que le gouvernement canadien change radicalement sa position sur le conflit israélo-palestinien et sur la paix au Moyen-Orient à une position qui respecte les valeurs de justice, d’égalité et d’auto-détermination. La cas contraire, nous continuerons sans relâche notre critique publique des politiques canadiennes ainsi que nos efforts pour amener un changement réel. » (Pour lire la lettre dans son intégralité, visitez http://www.tadamon.ca/index.php/?p=80).
Après la fin de la réunion et après le bilan donné par la délégation, la manifestation animée s’est poursuivie, ralentissant la circulation pour distribuer des tracts exposant les mensonges du Ministre Peter Mackay au sujet de la crise et pour montrer des images du Liban et de Gaza devastés.
How could you guys leave Lebanon when you left on a mandate to help the country? Then you left when Lebanon needed you most. People donated money to help with Tadamon so you could provide some work in Lebanon. This is not true solidarity or relief work. There are people who went in to help or report after the bombs dropped that are still there now. Newspapers were looking for reporters on the ground to buy their work. I don’t get it.
Commentaire par randa — 1 août 2006 @ 20:28I was not part of the Tadamon! delegation, but as a member of the collective, I totally support their decision do leave the country and return to Montreal. They have not « left » Lebanon. They, with the rest of us, are here in Montreal doing what I think is critical work to help Lebanon in this time of crisis. First, by fundraising, since what is *most* needed in Lebanon are not extra volunteers, but funds to buy food and supplies. Second, by organising political support for people in Lebanon and Palestine here in Canada, and to make things uncomfortable for our « leaders » who are supporting war crimes in our name. Third, we are doing all that we can to support independent reporting. There *are* independent reporters in Lebanon, what is most needed is means to get these reports out to the public, which Tadamon! is helping. All this is true solidarity work, being where it counts the most, even if that means being away from friends and family.
Commentaire par Jerome — 2 août 2006 @ 14:28Yes, we raised a tiny amount of money and sent people – underfunded volunteers – to do a specific set of tasks. The outbreak of war was neither envisaged nor prepared for in any way. In the new context, our delegation could not accomplish what we had sent them to do, nor could our small all-volunteer collective adequately support them in this entirely changed situation.
We have been doing a tremendous amount of work in the past weeks to raise funds for relief work, support the excellent work of groups like the Sanayeh Relief Centre, disseminate the great deal of excellent independent reporting and analysis that is being produced, and organise in Montreal to break North American support for Israel. This seemed to us the most useful set of contributions we could make in the current crisis.
In any case, our mandate is not to paternalistically “help the country” (whatever that means). Our mandate is to build more links between social justice movements in Montreal and in Beirut on the basis of our principles. Which is what we are doing.
Commentaire par Mary — 2 août 2006 @ 18:32