Photo: Drapeau Palestinien.

Quelques centaines de personnes ont marché dans les rues du centre-ville de Montréal, cet après-midi, pour condamner les raids israéliens sur la bande de Gaza. Les manifestants ont vertement critiqué la réaction du gouvernement Harper, qu’ils ont qualifiée de «trop frileuse» au lendemain des attaques qui ont tué près de 300 Palestiniens et en ont blessé plus de 700 autres.

«Israël: assassin! Harper: complice!» ont scandé les protestataires alors qu’ils défilaient dans la rue Sainte-Catherine. Dans la foule, des pancartes demandant «que cesse le blocus de Gaza» ou qualifiant les attaques de «génocide massif» s’élevaient au-dessus des têtes parmi des drapeaux palestiniens.

Au même moment, environ 800 personnes se sont massées devant le consulat israélien à Toronto avec des revendications similaires.

Nina Amrov, une Palestinienne qui représente l’un des groupes qui ont organisé la manifestation montréalaise, affirme que les bombardements aériens ont créé une véritable onde de choc dans sa communauté.

«Les Palestiniens de Montréal sont à la fois tristes et frustrés de la riposte disproportionnée d’Israël face aux tirs de roquettes du Hamas», a dit la porte-parole de Solidarité pour les droits humains des Palestiniens.

«Aujourd’hui, nous nous sommes rassemblés pour commémorer les victimes de ce massacre et pour déplorer l’attitude du gouvernement canadien, qui refuse d’utiliser ses leviers politiques et économiques pour faire pression sur Israël pour que la violence cesse. Notre gouvernement dit qu’il est inquiet, mais être inquiet, ce n’est pas assez.»

Cet après-midi, le ministre des affaires étrangères, Lawrence Cannon, a en effet exprimé les «vives inquiétudes du Canada» par rapport à la situation et a réitéré son appel au calme. Il se serait également entretenu avec la secrétaire d’État des États-Unis, Condoleezza Rice, et le ministre des Affaires étrangères de la Palestine, Riad Malki. Dans un communiqué publié samedi, il a toutefois précisé que l’État hébreu avait «parfaitement le droit de se défendre» contre des attaques envers sa population civile.

«La même cassette»

«Les déclarations de Cannon sont des non-déclarations», a lancé le président du groupe Palestiniens et Juifs unis, Bruce Katz, lors de la marche. «C’est toujours la même cassette. Le Canada colle son discours sur celui de Washington et, pendant ce temps, s’abstient de voter à l’ONU lorsqu’il y a des résolutions touchant la question palestinienne.»

En plus de dénoncer les attaques de l’armée israélienne, la plupart des participants ont condamné les tirs de roquettes que mène le mouvement islamiste depuis la fin d’une trêve de six mois, le 19 décembre.

«Les militants du Hamas qui lancent les roquettes sont de petits criminels», a dit Amine, un jeune homme d’origine libano-syrienne. «Que les victimes soient israéliennes ou palestiniennes, je déplore que des vies soient fauchées dans ce conflit. Cela dit, la question qu’il faut se poser, c’est: quel pays est en train de disparaître? Celui qui se défend avec de vieilles kalachnikovs ou celui qui a un appareil militaire à la fine pointe de la technologie?»

«Lorsque j’ai vu à la télévision les corps éparpillés un peu partout dans la rue, mes larmes n’arrêtaient pas de couler», ajoute Soad El-Taji, une Palestinienne qui vit au Québec depuis 19 ans. «Au-delà des intérêts politiques de tous les groupes, on en vient à oublier le drame humain.»