Liban : l’opposition manifeste vendredi pour faire chuter le gouvernement
Menée par le Hezbollah chiite, l’opposition libanaise s’apprête à manifester vendredi pour faire chuter le gouvernement pro-occidental de Fouad Siniora, nouvelle étape d’une dangereuse escalade qui a creusé ces dernières semaines la fracture entre camps pro et anti-syrien.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a appelé les Libanais à «participer massivement» à une manifestation «pacifique» vendredi à 15 h (10 h HNE) dans le centre de Beyrouth, pour obtenir la formation d’un gouvernement d’union nationale, préalable à des élections législatives anticipées.
Un ministre membre de la majorité anti-syrienne, Marwan Hamadé, a assuré que le gouvernement «ne cédera pas» aux manifestations, car, a-t-il dit, «le choix est entre la démocratie et l’autocratie religieuse».
Depuis plusieurs semaines, le puissant Hezbollah, soutenu par la Syrie et l’Iran, réclame pour lui et ses alliés chrétiens une place accrue au sein du gouvernement, dont cinq ministres chiites et un sixième pro-syrien ont claqué la porte à la mi-novembre.
Les tensions se sont aggravées entre la majorité anti-syrienne et l’opposition depuis l’assassinat le 21 novembre du ministre chrétien Pierre Gemayel.
Catalyseur de cette fracture, le projet de tribunal international qui serait chargé de juger les présumés assassins de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, tué le 14 février 2005 à Beyrouth.
Des responsables syriens et libanais ont été mis en cause dans cet attentat. Damas a toujours protesté de son innocence.
La majorité, qui soupçonne la Syrie de vouloir rétablir son influence au Liban après 29 ans de tutelle (1976-2005), avait transformé les obsèques de Gemayel en un gigantesque rassemblement contre Damas.
Consciente des risques de débordements qui pourraient nuire à ses intérêts, l’opposition a insisté sur le caractère «pacifique» que devaient prendre les manifestations.
«Nous appelons tous les Libanais, de toutes les régions et de tous les courants politiques, à participer à la manifestation populaire, pacifique et civilisée de vendredi», a déclaré Hassan Nasrallah.
Son allié Michel Aoun, chef de l’opposition chrétienne, avait lancé mercredi un appel dans le même sens.
Au même moment, le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, demandait à ses hommes de se «tenir prêts» pour faire face à tout débordement.
Le Hezbollah, qui domine le sud du pays, peuplé majoritairement de chiites, a construit sa popularité depuis les années 80 sur l’antagonisme avec l’occupant israélien.
Représenté par deux ministres sur 24 dans le gouvernement formé en 2005, dominé par les anti-syriens, il entend gagner en influence politique, en point d’orgue de la «victoire» qu’il avait proclamée après l’offensive menée cet été par Israël contre ses combattants.
La majorité anti-syrienne a demandé mercredi aux Libanais de se tenir «absolument prêts pour s’opposer au putsch fomenté par la Syrie».
Elle répondait notamment à un appel du président Emile Lahoud, un proche de Damas, qui a demandé aux fonctionnaires de ne plus répondre aux ordres du gouvernement.
Depuis les démissions des ministres, le camp pro-syrien ne reconnaît plus la légitimité du gouvernement, où n’est plus représentée que la majorité
anti-syrienne, une coalition de sunnites, druzes et chrétiens.
La communauté chiite, un tiers des habitants du Liban, ne participe plus à la coalition alors que le Pacte national, fondement de la vie politique libanaise, prévoit la co-existence entre communautés.
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Commentaire par Antonio — 14 mai 2008 @ 23:30