BDS Quebec déclaration finale de la conférence. Novembre 2010

Photo: Drapeau palestinien affiché à protester contre l’apartheid israélien.

Un franc succès pour les organisations communautaires de Montréal qui ont organisé et accueilli une conférence visant à propulser le mouvement BDS au Québec, dans le cadre du mouvement global croissant pour le Boycott, désinvestissement et les sanctions (BDS) contre l’apartheid israélien. La conférence s’est tenue du 22 au 24 octobre dernier, à l’Université du Québec à Montréal, rassemblant des centaines de personnes préoccupées par la justice sociale et les droits humains en provenance de partout au Canada et d’ailleurs dans le monde.

Faits saillants de la conférence BDS

Deux jours d’ateliers d’information, un spectacle hip-hop à guichet fermé, mettant en vedette MC Invincible, venu de Détroit, des séances stratégiques sectorielles, et des panels de discussion ont insufflé un vent d’énergie et d’inspiration à une foule de plus de 600 personnes prêtes à continuer la lutte pour la justice et la paix en Palestine.

Le panel d’ouverture a mis en vedette Omar Barghouti, un membre fondateur de la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) et du Comité national BDS de la société civile palestinienne (BNC) ; Steven Faulkner, du Congrès des syndicats d’Afrique du Sud (COSATU) ; et Areej Ja’fari du Projet liberté Palestine (Cisjordanie). Chacun a donné une prestation pertinente et motivante sur les succès et les défis du mouvement BDS cinq ans après l’appel initial de la Palestine.

Les ateliers ont traité de sujets tels que l’accès aux soins de santé sous l’apartheid israélien, la solidarité avec les peuples autochtones, le soutien des Juifs à la BDS, etc. Les séances stratégiques ont donné l’occasion aux membres des secteurs académique, communautaire, consommateur, culturel, juif, syndical, et queer de discuter des stratégies pour faire avancer la campagne BDS dans leur communautés. Chaque secteur a présenté des stratégies spécifiques et des idées de campagne lors de la plénière de clôture le dimanche 24 octobre.

La Conférence BDS 2010 est une autre avancée dans la réponse du Québec et du Canada à l’appel lancé en 2005 par plus de 170 organisations civiles Palestiniennes pour une campagne internationale coordonnée contre l’apartheid israélien.

Appel au boycott, désinvestissement et sanctions

L’appel de la Palestine pour le BDS est venu exactement un an après que la Cour internationale de justice ait jugé que le mur de l’apartheid israélien était illégal selon le droit international. En lançant l’appel au BDS, les organisations de la société civile palestinienne – incluant les syndicats, les groupes de femmes, les organisations culturelles et les groupes de réfugié-es – se sont ligués pour demander que les peuples, les organisations et les gouvernements boycottent Israël jusqu’à ce que son gouvernement se plie aux trois demandes suivantes, toutes fondées sur le droit international et respectant les standards de droits humains universels :

1. Mettre un terme à l’occupation et la colonisation de tout territoire palestinien, et démanteler le mur ;

2. Reconnaitre les droits fondamentaux au plein exercice (what do u mean?) de leurs droits des citoyen-ne-s arabo-palestinien-ne-s d’Israël ; et

3. Respecter, protéger et promouvoir les droits des réfugié-es palestinien-ne-s de retourner à leurs domiciles et de recouvrer leur propriétés, tel que stipulé dans la résolution 194 de l’ONU.

Pour plus de renseignements sur l’appel au BDS, veuillez consulter le site internet du comité international BDS au : www.bdsmovement.net

La campagne BDS

La compagne BDS veut promouvoir le boycott des organisations et institutions complices du régime d’apartheid de l’État israélien. En tant que mouvement populaire, le BDS envoie un message clair au régime israélien que la société civile internationale ne sera dorénavant plus impassible face aux violations récurrentes du droit international. Le mouvement BDS cherche à redonner du pouvoir aux populations, aux organisations populaires, et aux gouvernements de par le monde pour exiger la justice pour le peuple palestinien.

Le mouvement BDS est avant tout un outil pour encourager la participation et générer du momentum dans la lutte pour les droits humains et l’auto-détermination en Palestine. BDS est une stratégie populaire accessible destinée à permettre aux personnes de conscience partout dans le monde de travailler contre l’apartheid israélien dans leurs vies quotidiennes, par exemple en remettant sur la tablette un produit issu de l’apartheid israélien, en n’assistant pas à un festival de film commandité par le consulat israélien, ou quand on soutien, sur son campus ou par l’entremise de leur fonds de pension, le désinvestissement des compagnies israélien-ne-s qui sont complices par l’apartheid.

Le mouvement BDS fait appel explicitement aux israélien-ne-s de conscience pour travailler à démanteler le système raciste institutionnalisé qu’on appelle l’apartheid israélien. Les organisations populaires juives à travers le monde ont aussi commencé de prendre position aux côtés de leurs sœurs et leurs frères palestinien-ne-s pour travailler au BDS. Pour plus ample information sur la compagne BDS, veuillez visiter le site du PACBI : www.pacbi.org

Pourquoi boycotter, désinvestir et sanctionner l’apartheid israélien ?

Parce que l’on constate des similarités profondes entre la discrimination institutionnalisée sous le régime d’apartheid israélien et celle qui prévalait dans l’Afrique du Sud à l’ère de l’apartheid, des Palestinien-ne-s, des Sud-Africain-e-s et des figures de renom, tel que l’archevêque sud-africain Desmond Tutu et Nelson Mendela, font le parallèle entre ces deux États. Tutu a contribué à mettre en évidence et sensibiliser à ces similitudes, notamment lors d’un discours énoncé à son retour d’un voyage en Israël en 2002, alors qu’il disait qu’avoir constaté l’expérience des Palestinien-ne-s en Israël lui « rappelait tant de ce qui est arrivé aux populations Noires de l’Afrique du Sud.»

La campagne internationale BDS se concentre sur Israël parce que c’est le seul abuseur des droits humains qui joui du soutien constant et enthousiaste de la part de toutes les démocraties libérales du Nord. Seul Israël est autorisé à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (voir le rapport Goldstone au www.ohchr.org) et à ignorer de manière récurrente les résolutions de l’ONU sans aucune opposition de la part des gouvernements et instituions dominantes du Nord.

Les gouvernements du Québec et du Canada sont complices des violations des droits humains et au droit international, à la fois en soutenant Israël quand il viole les droits humains et en supportant l’économie de l’apartheid d’Israël, notamment avec l’Accord de libre-échange Canada-Israël et l’Entente Québec-Israël. Ceci fait de l’importance de demander justice la responsabilité de la société civile.

Finalement, ceux et celles qui appuient l’appel BDS à l’international accomplissent ce travail parce que ce sont les Palestinien-ne-s elles et eux-mêmes qui ont choisi la stratégie du BDS lors de leur appel à la solidarité en 2005. Ceux et celles qui appuient le mouvement BDS reconnaissent que la solidarité veut dire de suivre l’initiative des groupes opprimés et lutter avec eux pour la justice.

Résultats de la conférence

Quelques unes des initiatives résultant de la conférence 

L’extension continue et la croissance du rôle du comité BDS du Québec, comme espace de coordination large des efforts pour propulser le momentum généré par la conférence cette année au Québec ;

Une rencontre de suivi dans six mois afin de coordonner davantage les activités du mouvement BDS à travers le Québec et le Canada ;

Un accord selon lequel les groupes à travers le Québec et le Canada vont participer aux journées d’action BDS internationales, prévues pour les 30 mars et 9 juin 2011, à l’invitation du comité national de Boycott en Palestine ;

Le développement continu de la semaine contre l’apartheid israélien sur nos campus et dans nos villes ;

L’exportation de la série de concerts Artistes contre l’apartheid, initiée à Montréal, à d’autres villes ;

La possibilité de faire de la conférence BDS au Québec un événement récurrent.

Comment s’impliquer ?

Le changement est entre les mains de qui le souhaite ! Il y a plusieurs façons de s’impliquer au mouvement BDS. Si vous voulez de l’information sur les occasions de participer, veuillez contacter : info(at)bdsquebec.org