Bissan Eid retourne à Montréal
Le gouvernement canadien doit répondre à la famille Eid et assumer la responsabilité de son inaction.
Montréal, le 10 juillet 2017 — Le vendredi 30 juin, Bissan Eid et sa petite fille Sarah sont revenues à Montréal après six mois à Gaza. Elles étaient incapables de partir en raison de l’occupation du territoire palestinien par l’armé israélienne
En janvier 2017, Bissan et la famille Eid ont demandé au gouvernement canadien de prendre des mesures à l’appui du droit de Bissan de retourner à Montréal. Pourtant, pendant plus de six mois, le gouvernement canadien n’a pas agi. En conséquence, Bissan a été forcée d’accoucher à Gaza – loin de sa famille, de ses amis immédiats et sous le blocus militaire.
Le gouvernement canadien aurait pu intervenir plus tôt pour assurer le retour de Bissan au Canada – le fait qu’il ne l’a pas fait illustre la réalité actuelle du racisme institutionnel et systématique du Canada. Il est difficile d’imaginer que le gouvernement canadien aurait accordé si peu de soutien et de suivi à tout autre citoyen canadien coincé à l’étranger. En ce sens, l’expérience de Bissan des politiques d’apartheid israelienne et de violence systémique ont été normalisées par le gouvernement canadien, en acceptant le traitement raciste et violent qu’a subi Bissan aux mains des autorités israéliennes.
« Gaza est une véritable prison pour plus de 2 millions de Palestiniens qui y vivent. Au cours de l’attaque israélienne de 2014, 20% des bâtiments à Gaza ont été détruits. Les autorités israéliennes n’autorisent pas l’entré de matériaux de construction ni de nourriture et il n’y a que 3 à 4 heures d’électricité par jour. Les Palestiniens n’ont pas le droit de quitter Gaza, peu importe la raison », explique Hadi Eid, le père de Bissan, qui ajoute que « le manque d’équipement médicaux par le blocus israélien a augmenté le taux de mortalité infantile et a presque doublé le taux de mortalité néonatale. En prison, manger, consulter un médecin lorsqu’on est malade, avoir l’électricité est accessible 24 heures, 7 jours par semaine; Gaza est pire qu’une prison. »
Aujourd’hui, nous célébrons la détermination et la force de Bissan et de toute la famille Eid qui étaient au coeur de cette campagne. Leur courage et leur persévérance ont été une incroyable inspirations allant de l’avant, luttant contre des injustices à tout niveau. Nous reconnaissons également que le retour de Bissan à Montréal a eu lieu dans le cadre d’une importante campagne communautaire- qui comprenait des rassemblements, des médias et un lobbying intensif.
Nous tenons à remercier les milliers d’individus et les nombreuses organisations qui ont soutenu le droit de Bissan et Sarah à la liberté de mouvement tout au long de cette épreuve injuste et injustifiable. Ceux-ci comprennent membres de la communauté de l’Université Concordia, notamment le Center for Gender Advocacy, Community, Empowerment, Education, Developpement (CEED Concordia), le Département de géographie, de planification et d’environnement, l’Association des étudiants des cycles supérieurs, l’École des affaires communautaires et publiques, l’Institut Simone de Beauvoir et les assistants et invités de l’enseignement et de la recherche à Concordia, ainsi que Amnesty International, Le Centre des travailleurs migrants, la Ligue des droits et libertés, et le Centre communautaire des femmes d’Asie du Sud. Nous souhaitons également exprimer notre gratitude aux personnes suivantes pour leur soutien public et leurs déclarations: Aaron Lakoff, Amanda Ghahremani, Anique Vered, Dr. Anna Kruzynski, Dr. Chedly Belkhodja, Dr. Elena Razlogova, Freda Guttman, Dr. Homa Hoodfar, Hubert Gendron-Blais, Jesse Freeston, John Greyson, Jordan Arseneault, Dr. Kevin Gould, Dr. Kimberley Manning, Lorraine Guay, Noe Arteaga Santos, Dr. Norma Rantisi, Safa Chebbi, Shahrzad Arshadi, Shanice Nicole, Sophia Sahrane, Sundus Abdul Hadi, Tarek Loubani, Yassin “Narcy” Al Salman et Zola.
« Nous exhortons les militants et les organisations des droits de l’homme à continuer de soutenir les droits humains des personnes opprimées partout dans le monde », a déclaré Bissan Eid, « en particulier le peuple palestinien qui subit une occupation israélienne depuis plus de 70 ans ».
Nous partageons également ce texte pour affirmer que la lutte palestinienne contre contre l’occupation de l’armé israélienne à Gaza, et plus largement contre l’apartheid israélien, exige notre soutien continu. Plus précisément, nous encourageons les gens à prendre des mesures pour soutenir le mouvement mondial de Boycott, de Désinvestissement et de Sanctions (BDS) comme moyen tangible, afin de lutter contre les politiques d’apartheid israéliennes et et d’être solidaire avec la Palestine.
La famille Eid, Tadamon! et le Syndicat des étudiantes et étudiants de Concordia invite le public à se tenir à l’écoute et à participer aux actions et événements futurs en solidarité avec la lutte pour libérer la Palestine.
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