Tadamon! réplique à des accusations infondées
Des membres de Tadamon! ont participé à une réunion d’un conseil d’arrondissement à Montréal, durant laquelle des membres de la communauté ont demandé une minute de silence pour la famille Al Akhrass, des voisins qui ont été tués par un missile israélien au Liban.
Envoyé à La Presse, le 10 août :
Le mercredi 9 août, votre journal a imprimé un article intitulé « Pas d’hommage aux El-Akhras dans Côte-des-Neiges » qui contenait un certain nombre d’erreurs factuelles et calomnieuses concernant notre groupe, Tadamon! Montréal. Ces erreurs sont d’une grande importance pour nous, et nous apprécierions la publication hâtive des corrections suivantes :
1. Tadamon! n’a pas appelé à une manifestation dans l’arrondissement de Côte des Neiges, encore moins fait la demande d’un permis à cet effet. Nous ne savons que penser de cette affirmation.
2. Il n’y avait pas de « photos du Hezbollah » dans la pièce. Il n’y avait aucune photo dans la pièce. Il n’y avait pas de littérature du Hezbollah non plus. Mr. Applebaum, s’il a été cité correctement, a laissé son imagination déteindre sur sa mémoire de la soirée.
3. Il n’y avait aucune trace d’antisémitisme dans la lettre que nous avons aidé M. Moussa à distribuer. En tant qu’organisation anti-raciste, nous sommes indignés de cette accusation. Nous ne participerions pas à aucune action qui serait d’une quelconque manière antisémite ou anti-juive. Nous mettons M. Applebaum à l’épreuve de soutenir cette attaque injuste avec des preuves.
4. En tant que groupe laïc et anti-autoritaire qui rejette le nationalisme et la politique de partis, nous n’appuyons pas le Hezbollah, ni aucun parti politique. Nous soutenons certainement le droit aux gens vivant au Liban de se défendre contre la destruction de leur pays, et nous questionnons certainement l’étiquette de « terroriste » unilatéralement appliquée au Hezbollah, particulièrement à la lumière des crimes commis par Israël contre les civils. Mr. Applebaum, dont les commentaires maladroits indiquent un appui aveugle à Israël basé sur une affiliation ethnique, veut visiblement taire notre tentative d’introduire une évaluation raisonnée des faits historiques en nous calomniant de « supporters de terrorisme ». L’accusation est absurde. Nous invitons les gens à visiter notre site internet et à juger d’eux-mêmes.
» Pas d’hommage aux El-Akhras dans Côte-des-Neiges (La Presse)
» Borough denies moment of silence for Montreal family killed in Lebanon (Canadian Press)
Mille fois bravo pour votre lettre. La Presse est un monstrueux organe de désinformation. J’ai envoyé une lettre pour répliquer à un éditorial de Lysiane Gagnon.
La voici:
Lysiane Gagnon est passée maîtresse dans l’art de la désinformation. J’étais présent à la manifestation de dimanche et il n’y avait pas de pancarte “Juifs assassins”, mais plutôt des pancartes disant “Israël assassin”, ce qui est très différent. De toute façon pour Lysiane Gagnon, le simple fait de critiquer et de dénoncer la politique israélienne est un crime contre-nature. Je l’invite à consulter les rapports d’Amnistie Internationale et de Human Rights Watch qui sont accablants pour Israël.
Vos tactiques d’intimidation ne fonctionneront chère Lysiane et nous continuerons à manifester contre l’agression israélienne au Liban et à Gaza que ça vous plaise ou non. Vos amis de Bnai Brith n’auront pas gain de cause.
Hugo Pouliot
Commentaire par Hugo Pouliot — 10 août 2006 @ 22:21Chateauguay, Québec
Montréal-Nord rend hommage à la famille El-Akhras
Éric Clément
La Presse
Contrairement à l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG), Montréal-Nord rendra hommage, ce soir, à la famille El-Akhras, décimée lors d’un bombardement israélien à Aïtaroun, au sud du Liban, le 16 juillet dernier.
Cette famille n’a pas été honorée officiellement par l’arrondissement de CDN-NDG où est située la pharmacie où travaillait Ali El-Akhras. Les élus de CDN-NDG ont estimé la semaine dernière qu’observer une minute de silence en mémoire de la famille disparue tragiquement ne faisait pas partie des compétences de l’arrondissement. De plus, le maire Michael Applebaum pensait qu’un tel hommage à Ali El-Akhras, sa femme et leurs quatre enfants, pourrait être controversé compte tenu de la diversité ethnique et religieuse du quartier et pourrait y semer la discorde.
Les élus de Montréal-Nord ont de leur côté décidé de marquer la tristesse de la disparition de cette famille d’origine libanaise qui habitait dans l’arrondissement depuis 28 ans. Deux des enfants, Saja, 8 ans, et Zeinab, 6 ans, fréquentaient l’école primaire Saint-Rémi. «La communauté libanaise tient une place importante dans Montréal-Nord et c’est la raison pour laquelle le maire Marcel Parent tenait à le souligner», a dit à La Presse, hier, Élisabeth Liston, porte-parole de l’arrondissement. Ainsi, ce soir à 19h, après l’adoption de l’ordre du jour de la séance du conseil d’arrondissement, une motion de condoléances sera adoptée par le conseil et lue publiquement. «C’est un geste symbolique, dit Mme Liston. Avec la motion de condoléances, on réaffirme l’appui que l’arrondissement souhaite apporter à la famille El-Akhras. Monsieur Parent a été en contact avec cette famille dès le 18 juillet. L’arrondissement a fait parvenir ce jour-là une lettre de condoléances à la soeur de M. El-Akhras. Même s’il n’avait pas été invité, il devait prendre part le samedi suivant à une petite manifestation initiée par un organisme libanais de l’arrondissement en mémoire des deux petites filles, mais, à cause de la pluie, la marche a été annulée. Ce jour-là, il était toutefois allé discrètement porter des fleurs à la résidence de M. El-Akhras.»
Comme lors de chaque début de séance du conseil d’arrondissement de Montréal-Nord, le maire demande à l’assemblée de respecter un moment de recueillement, il est possible que ce soir, il fasse mention de la famille El-Akhras à ce moment-là, mais Mme Liston ne le savait pas hier. Et M. Parent n’était pas joignable.
Marc Daoud, citoyen montréalais, avait en effet informé La Presse la semaine dernière qu’il souhaitait demander une minute de silence ce soir en mémoire de la famille El-Akhras.
Libanais d’origine, M. Daoud a habité tout près de la demeure du boulevard Gouin de la famille El-Akhras. «Ali nous faisait jouer au soccer quand on était petit, et son frère Mohammed, qui a survécu au bombardement, est un bon ami à moi», explique M. Daoud.
Commentaire par Mary Foster — 19 août 2006 @ 12:17Un peu de compassion: Lettre à Michael Applebaum, président de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre Dame-de-Grâce
Marguerite Bilodeau
Montréal, le 10 août 2006
Édition du mercredi 16 août 2006
http://www.ledevoir.com/2006/08/16/115971.html
Je suis vraiment désolée de la tournure des événements lors de la réunion du conseil d’arrondissement CDN-NDG du mardi 6 août dernier. Je suis désolée parce que, voulant bien faire en tant que président d’assemblée, vous n’avez pas permis qu’on observe une minute de silence à la mémoire d’un concitoyen et de sa famille qui, par malheur, étaient au mauvais endroit à un mauvais moment.
Je crois que vous avez manqué de discernement en refusant cette demande fort légitime et empreinte de compassion.
Quand vous dites, et je cite : «On doit rester calme et continuer à avoir la même qualité de vie», vous n’êtes pas réaliste. Depuis les événements des derniers mois, la qualité de vie des personnes vivant sur cette terre n’est plus la même, surtout dans les pays insurgés, non seulement en Irak, en Afghanistan, au Liban et en Israël mais aussi ici, où les conflits souvent cachés tuent notre société à petit feu.
Nous ne vivons plus en vase clos mais dans un grand village où il est de plus en plus important de mettre de l’eau dans son vin et de vivre le moment présent, moments qu’il nous reste à vivre en paix, dans l’amour de son prochain, peu importe sa race, sa religion et ses origines.
Lors des résolutions de conflits, il est plus opportun de se laisser guider par la sagesse que par la peur qui nous a envahis. La peur est rarement bonne conseillère. Par ailleurs, elle peut apporter de la prudence et peut prévenir les dangers. Mais interdire un geste de compassion, par peur des chicanes, démontre un manque d’humanisme. Le silence est souvent plus éloquent, et cette minute de silence aurait été une belle occasion de bâtir un nouveau pont vers la paix.
Commentaire par Mary Foster — 19 août 2006 @ 12:18