Solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens de Bil’in
- déclaration en solidarité Montréal, Septembre 2010
- Photo Prisonnier politique palestinien et Adeeb Abu Rahma
Depuis plus de cinq ans, le village palestinien de Bil’in mène une lutte de base pour conserver ses terres et ses moyens de subsistance. Chaque vendredi, les villageois-e-s de Bil’in bravent des tirs de bombes sonores, de cartouches de gaz lacrymogène et de balles de caoutchouc, parce qu’ils et elles organisent des manifestations contre le mur d’apartheid et la construction des colonies israéliennes sur les terres agricoles palestiniennes.
De maintes façons, les tactiques créatives de Bil’in ont captivé l’imagination de milliers de personnes au Québec et à travers le monde et ont aussi inspiré plusieurs autres villages palestiniens de Cisjordanie. La résistance y continue toujours malgré la répression considérable de la part des Forces d’occupation israéliennes (FOI).
La violence a été utilisée systématiquement pour éradiquer la lutte populaire à Bil’in et plus de 1,200 manifestantEs ont été blessé-e-s au cours des cinq dernières années. La politique dirigée des FOI d’utiliser fréquemment et négligemment des armes a enlevé la vie de Bassem Abu Rahma, qui a été tué le 17 avril 2009, après avoir reçu dans la poitrine une cartouche de gaz lacrymogène tirée à grande vitesse.
La résistance populaire de Bil’in continue non seulement en Palestine, mais aussi à Montréal, car le village a entamé une poursuite à la Cour supérieure du Québec contre Green Park et Green Mount International, deux compagnies enregistrées au Québec qui construisent des condos dans les colonies israéliennes sur les terres de Bil’in.
Comme l’appui à la résistance populaire menée par les Palestinien-ne-s de Bil’in grandit au Québec et internationalement , il est essentiel de mettre en évidence les luttes quotidiennes des prisonniers politiques palestiniens du village qui a enflammé l’imagination à travers la Palestine.
La persécution juridique est de plus en plus utilisée pour calmer la résistance populaire. Depuis juin 2009, 37 résidents de Bil’in ont été arrêtés par les FOI, dont plusieurs lors des invasions nocturnes qui ont commencé peu après les audiences en cour et la tournée de conférences qui ont eu lieu au Canada. Des militants clés pour la communauté ont été visés en particulier, cinq des arrêtés sont membres du Comité populaire contre le mur et les colonies du village. Deux d’entre eux – Addeb Abu Rahma et Abdallah Abu Rahma – ont été gardés en détention pour la durée des procédures légales contre eux et sont détenus injustement jusqu’à maintenant.
Adeeb Abu Rahma est respecté depuis longtemps pour sa présence vibrante lors des manifestations hebdomadaires et pour son implication dans la résistance populaire. Le 10 juillet 2009, il a été arrêté lors d’une des manifestations hebdomadaires et a maintenant passé plus de 13 mois derrière les barreaux, durant lesquels il a fait face à des conditions d’emprisonnement très difficiles. D’abord détenu en confinement solitaire, Adeeb Abu Rahma a été battu et interrogé à répétition.
Les politiques israéliennes concernant les visites en prison ont aussi considérablement réduit ses contacts avec sa famille. Invoquant des raisons de « sécurité », les autorités ont restreint les visites de sa femme et de sa fille aînée Rajaa. À cause de cela, la famille de Adeeb Abu Rahma a souvent du compter sur des informations ramenées par des prisonniers relâchés pour avoir des nouvelles de lui. Le manque de visites de sa famille signifie aussi qu’il est incapable de recevoir des vêtements, le forçant à en emprunter aux autres prisonniers.
Chauffeur de taxi de métier, Adeeb Abu Rahma est l’unique pourvoyeur de sa famille de neuf enfants. Avec ses deux filles aînées qui vont à l’université, la famille doit lutter pour payer les frais de scolarité et le matériel scolaire, tout en répondant à ses besoins essentiels. En plus des pressions financières, son absence représente un lourd fardeau émotionnel pour sa famille. « C’est la première fois que mon père est éloigné de nous, même pour une courte période » affirme sa fille Rajaa, lors d’une entrevue récente. « Nous sommes en colère tout le temps, sans raison. C’est une période de tristesse et de solitude pour nous tou-te-s ».
Le 13 juin 2010, Adeeb Abu Rahma a été condamné pour « incitation », « trouble de l’ordre public » et « avoir été présent dans une zone militaire fermée », et il a été condamné à douze mois de prison, le 7 juillet 2010. Insatisfaite de ce jugement, la poursuite a immédiatement été en appel de celui-ci et a demandé qu’il reste emprisonné en attendant le verdict de l’appel. Malgré qu’il aie purgé sa sentence en entier, Adeeb Abu Rahma demeure donc en prison en attendant la décision de l’appel de la poursuite.
Abdallah Abu Rahma, membre fondateur et coordonateur du Comité populaire contre le mur et les colonies, a fait face à des épreuves semblables. Il a aussi été ciblé pour son implication dans la résistance populaire et a été arrêté par les forces armées israéliennes lors de la Journée internationale des droits humains (le 10 décembre) de l’année dernière. Le 24 août 2010, il a été déclaré coupable d’ « incitation » et d’« organisation de manifestations illégales ».
Présentement, Abdallah Abu Rahma demeure emprisonné au Complexe militaire d’Ofer, en attendant son audience pour sentence, qui aura lieu dans les prochaines semaines. Il pourrait être condamné à jusqu’à dix ans de prison et la poursuite demandera probablement une sentence de plus de deux ans.
Amnistie internationale a affirmé dans un communiqué que Abdallah Abu Rahma est « détenu seulement pour avoir exercé légitimement [son] droit à la liberté d’expression en s’opposant à la clotûre/mur israélienne ».
Amnistie a lancé un appel au gouvernement israélien, demandant que Abdallah Abu Rahma, « un prisonnier de conscience… [soit] immédiatement et inconditionnellement libéré ». Elle le décrit comme « un militant pour les droits humains [qui] a mené une campagne contre la clôture/mur en éveillant les consciences sur ses impacts négatifs sur les Palestinien-ne-s, en organisant une opposition à la base contre elle et manifestant pacifiquement contre elle ».
Abdallah Abu Rahma mène une campagne publique depuis longtemps, côte-à-côte avec des militant-e-s israélien-ne-s, et a accueilli des leaders mondiaux à Bil’in, dont l’ancien président américain Jimmy Carter et le mondialement célèbre militant contre l’apartheid Desmund Tutu d’Afrique du Sud. Récemment, il a émit une déclaration à ceux et celles qui l’appuient partout dans le monde, en tant que militant communautaire, père et enseignant au secondaire, qui a accueilli l’année 2010 derrière les barreaux, comme environ 8,000 autres prisonnier-e-s palestinienNes.
« Je sais que la campagne militaire israélienne pour emprisonner le leadership de la lutte populaire palestinienne démontre que notre résistance non-violente est efficace », dit Abu Rahma. « L’occupation est menacée par notre mouvement grandissant et elle essaye donc de nous arrêter … Ce que les chefs israéliens ne comprennent pas, c’est que la lutte populaire ne peut pas être arrêtée par notre emprisonnement ».
appuyé par
Tadamon! Montréal
Collectif Certain Days
The Prisoner’s Correspondence Project
Prison Radio
Pour appuyer Adeeb Abu Rahma et Abdullah Abu Rahma, s’il-vous-plaît faites un don au Comité populaire contre le mur et les colonies de Bil’in, dont le procès contre deux compagnies montréalaises qui construisent des développements de condos dans les colonies israéliennes illégales sur des terres expropriées de Bil’in, est en suspend au Québec,
s’il-vous-plaît, envoyez un chèque au nom de Tadamon et écrivez Bil’in dans la ligne de sujet. Envoyez le à l’adresse suivante:
Tadamon! Montréal
4645 Jeanne Mance
Montréal, Québec
H2V 4J5
Canada
s’il-vous-plaît, envoyez aussi des lettres de soutien à Adeeb et Abdallah Abu Rahma à :
committee@bilin-village.org
S.V.P. cc: info@tadamon.ca
comité populaire contre le mur et les colonies de Bil’in
www.bilin-village.org
Tadamon!
www.tadamon.ca