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Montréal, le 15 août 2006 — Le 15 août, dès 8 heures, une trentaine de militantEs montréalaisEs ont occupé le hall d’entrée des bureaux de La Gazette, dans le centre-ville de Montréal. Étant donné que le même jour, un certain criminel de guerre étasunien devait livrer un discours lors d’une conférence à Montréal, les manifestantEs étaient déterminéEs à enovyer au personnel de La Gazette un message clair comme quoi ce ne serait pas une journée de travail normale.

Avant que les gardiens de sécurité ne se rendent compte de quoi que ce soit, des gens ont commencé à placer des faux cadavres et des photos des civilEs libanaisEs et palestinienNEs tués au pied des escaliers roulants qui mènent vers les bureaux de La Gazette. Pendant ce temps, une grosse banderole a été déployée devant le bureau, sous le logo de l’entreprise. Sur la banderole, on pouvait lire: «Propagande de guerre».

La manifestation dans le hall d’entrée était une action qui a pris par surprise les gardiens de sécurité et les employéEs. Le groupe a débuté la manifestation en expliquant sa présence dans l’édifice: pour dénoncer le journal La Gazette comme étant un outil de propagande de la machine de guerre israélienne. En effet, La Gazette est un partenaire financier majeur d’un évènement qui était tenu le soir même, un souper organisé par le Fonds national juif (FNJ) intitulé «Bâtir un Israël plus fort». Le FNJ est un organisme multinational, qui détient le statut d’organisme de charité au Canada. Leur raison d’être est l’acquisition de terres volées en Palestine, et leur développement au profit de la population juive seulement.

Après plus d’un mois d’attaques intenses par l’armée israélienne au Liban et dans la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plus de 1200 civilEs, les manifestantEs ont exprimé leur rage face au titre cruel et insultant du souper-conférence. Israël a passé plus d’un mois à pilonner le Liban et la Palestine ; dans ce contexte, on devrait plutôt discuter de comment «bâtir une résistance plus forte face à Israël».

Ajoutant l’insulte à la douleur, le conférencier vedette lors du souper du FNJ était nul autre que l’ancien Secrétaire d’État des États-Unis, Colin Powell. Powell est bien connu à travers le monde, non pas comme un diplomate ou comme une «colombe», mais bien comme un criminel de guerre. Ses mensonges à l’ONU au sujet des armes de destruction massives en Irak ont entraîné la mort de plus de 100 000 IrakienNEs, de 2003 jusqu’à ce jour.

Au son des slogans de «Israël assassin, Gazette complice!» et de «Ga-Zionist, you can’t hide, you’re supporting apartheid!», les
manifestantEs ont tenté d’exposer les liens qui unissent les États-Unis, le Fonds national juif et La Gazette. Le FNJ achète des terres volées en Palestine et les développe pour «Juifs et Juives seulement», les États-Unis appuient les politiques d’apartheid de l’État israélien à coup de milliards de dollars par année et des médias tels que La Gazette rendent le tout «acceptables» pour les citoyenNEs des pays occidentaux.

Les manifestantEs ont questionné la soi-disant «objectivité» de La Gazette, en affirmant que l’appui direct à la visite de Colin Powell dans le cadre d’un événement du FNJ démontre clairement leur penchant nettement pro-israélien. Les manifestantEs ont aussi demandé aux journalistes et employéEs de/La Gazette de défier l’appui de leurs patrons au FNJ et aux crimes de guerre israéliens.

Dans son ensemble, la manifestation a été un succès. La superposition des photos, des faux cadavres et des slogans a consistué tout un dérangement pour le personnel de La Gazette, qui a dû utiliser les autres entrées de l’édifice pour se rendre au travail.

Dehors, les piétons de la rue Sainte-Catherine ont reçu des tracts. Le groupe les a encouragé à boycotter La Gazette, à mettre fin à leur abonnement ou à utiliser le journal à de multiples fins domestiques : litière pour chats, guénille pour les vitres, etc.

Malgré que tous les acteurs du conflit ait accepté un cessez-le-feu dimanche, plusieurs MontréalaisEs ressentent toujours un puissant sentiment de colère face à l’État israélien et ses sympathisantEs, tels que Colin Powell et le Premier ministre canadien Stephen Harper. Des milliers de soldats israéliens occupent présentement des parties du Sud-Liban, en attendant l’arrivée de milliers d’autres soldats de pays étrangers. Le cessez-le-feu, par ailleurs, ne pourra ramener l’infrastructure détruite, les maisons bombardées et la vie de plus de mille femmes, hommes et enfants libanaisEs.

La manifestation a été organisée par Bloquez l’empire, un collectif anti-guerre basé dans la région de Montréal et qui cible les profiteurs de guerre locaux. En cette journée, La Gazette n’était pas une exception.

Après avoir piqueté à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice pendant plus d’une heure, les manifestantEs se sont disperséEs, mais pas avant d’avoir déclaré que si La Gazette continuait d’appuyer des criminels de guerre, les actions contre le journal se poursuivraient.