par Hossam el-Hamalawy, Arabawy 12 février.
Photo Manifestation au siège de l’état-soutenu Fédération égyptienne des syndicats.
Depuis hier, et en réalité bien avant, les militants de la classe moyenne exhortent les Égyptiens à suspendre les manifestations et à retourner au travail, au nom du patriotisme, leur chantonnant quelques-unes des berceuses les plus ridicules du genre « Construisons une nouvelle Égypte », « Travaillons encore plus dur qu’avant », etc. Au cas où vous ne sauriez pas qu’en réalité, les Égyptiens sont déjà parmi les peuples qui travaillent le plus dur dans le monde.
Ces militants veulent que nous fassions confiance aux généraux de Moubarak pour une transition vers la démocratie – la même junte qui lui a fourni l’ossature de sa dictature toutes ces trente dernières années. Et si je crois qu’effectivement le Conseil suprême des Forces armées, qui tous les ans reçoit des USA 1,3 milliard de dollars, va finir par manigancer une transition vers un gouvernement « civil », je suis sûr aussi que ce sera un gouvernement qui assurera la continuité d’un système qui ne touchera jamais aux privilèges de l’armée, qui maintiendra les forces armées comme l’institution qui aura le dernier mot en politique (comme par exemple, en Turquie), qui garantira que l’Égypte continue d’appliquer la politique étrangère états-unienne qu’il s’agisse d’une paix non désirée avec l’État d’apartheid d’Israël, d’un passage assuré à l’US Navy dans le Canal de Suez, de la continuation du siège de Gaza ou de l’exportation du gaz naturel en Israël à des taux subventionnés. Un gouvernement civil, ce n’est pas un gouvernement constitué de membres qui ne portent pas d’uniformes militaires. Un gouvernement civil, cela veut dire un gouvernement qui représente pleinement les exigences et les désirs du peuple égyptien sans aucune intervention des galonnés. Et je vois cela comme quelque chose de très difficilement admis, et encore moins mis en oeuvre par la junte.
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